Le temps des fêtes
Par Dugas, le 5 décembre 2024, Éditorial
La fête de Noël est précédée d’une période de préparation et de vigilance particulières comprenant actuellement quatre dimanches, appelée l’Avent avec ‘‘e’’. Ce mot vient du mot latin adventus, qui veut dire « arrivée, venue ».
L’Avent nous fait vivre à la fois une préparation à la célébration de Noël et une entrée dans l’espérance de la seconde venue du Sauveur à la fin des temps.
Elle nous situe dans le passé, le présent et l’avenir.
En annonçant à la fois la naissance de Jésus, la venue des temps messianiques et le retour du Seigneur, la Bible nous oblige à découvrir le sens chrétien du temps : le Christ vient à nous aujourd’hui et l’histoire du salut s’effectue dans notre propre histoire en apportant le pardon des péchés et la communion avec Dieu.
En ce temps de l’Avent, les chrétiens se rappellent aussi que Noël représente l’accomplissement d’une partie seulement des prophéties bibliques. Ils attendent aujourd’hui sa venue en gloire, un événement public déjà annoncé par les anciens prophètes d’Israël et précisé par Jésus lui-même et tout le Nouveau Testament.
Le latin Natalis (dies), le jour natal, jour de naissance, devient (le jour de) Noël.
Du latin dies natalis, le jour natal, le jour de Noël nous rappelle le jour où Dieu a donné son fils unique pour sauver le monde.
Dans les premiers temps, les chrétiens, s’accommodaient du fait qu’ils ignoraient la date de naissance de Jésus, et ne ressentaient pas le besoin de fêter la venue du Christ sur la terre. Beaucoup plus que son incarnation, c’est sa mort et sa résurrection qui intéressaient les premières communautés.
La fêtes de Noël date de la fin du IIIème siècle ou du début du IVème siècle. Un document de l’an 336 témoigne qu’à cette époque elle inaugurait déjà l’année liturgique. Elle se répandit rapidement dans toute la chrétienté au cours du IVème siècle. Les calculs des historiens de l’époque fixaient la conception du sauveur au 25 mars, d’où le choix du 25 décembre pour la date de naissance.
D’où vient cette date du 25 mars ?
D’une spéculation sur les informations fournies par les évangiles ?
Dans la culture grecque il était courant de dire que les grands hommes mourraient le jour de leur conception. Or, c’est bien autour du 25 mars que Jésus est mort. Il est probable aussi que la coïncidence avec le solstice d’hiver n’est pas fortuite : les hommes de l’Antiquité se réjouissaient parce que les jours recommençaient à augmenter.
Si Noël tombe le 25 décembre et non le 21, jour du solstice d’hiver c’est que le calendrier Julien fixait à l’époque le solstice au 25 décembre.
D’autre part, la fête païenne de Mithra, « le Soleil invincible » avait lieu ce jour-là.
L’église catholique prit la décision de remplacer cette fête païenne par une solennité chrétienne, à la gloire de Celui que le prophète Malachie appelle « le soleil de justice » et Zacharie « le soleil levant ». Esaïe l’annonçait en ces termes : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » (9.1) …
En célébrant la naissance de Jésus le jour du solstice d’hiver, les chrétiens n’avaient pas l’intention de fixer la date historiquement précise de la naissance du Christ. En fait, ils entendaient ne pas laisser aux païens une aussi belle fête !
Peu importe la date de naissance de Jésus. Il est né !
Le 25 décembre, tout symbolique qu’il soit, évoque ce fait : le Dieu de la Bible a retenu un moment précis, une époque déterminée pour entrer dans notre histoire. Nous ne sommes pas en face d’un mythe, ni placé devant l’objet de spéculations.
Si les évangiles ne nous renseignent pas sur la date exacte de la naissance du Christ, c’est qu’ils désirent que l’attention soit portée sur la personne de Jésus, la signification de ses paroles et le sens de son action : son œuvre de salut accomplie à la croix.
Tiré du livre intitulé Les fêtes chrétiennes
De José Loncke
Aux Éditions Croire pocket